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GHEBBANO - ESCALLIER : L'AN DE " GRASSE " 1986

Ce sont le département des Alpes Maritimes et la ville de Grasse qui avaient en charge l'organisation du 10éme championnat de France doublette provençal


GHEBBANO - ESCALLIER : L'AN DE " GRASSE " 1986
4 équipes représentant 50 départements se retrouvaient sur le stade de la Praoute en ce vendredi matin dès 8h pour en découdre. Une seule manquait à l'appel et non des moindres puisque CARBUCCIA du Vaucluse (un vieux de la vieille) ne devait se manifester que vers 17h...... persuadée que la compétition débutait le samedi à 8h !.....
Parmi les présents , la haute stature de Louis BENOIT GONIN qui ne serai pas faché d'obtenir un 4ème titre après ceux de 77 , 80 et 83. Les formations MUSSI - CALVEZ ou CAPELLE - LAFLEUR affichent elles aussi des prétentions.
Les premières parties sont abordées dans un climat serein. Il est vrai que la route est longue et que le déroulement par poules permet d'éviter la sanction d'une élimination directe.
Les terrains sont magnifiques.... le soleil monte vite et les degrés aussi... bien entendu pas un centimètre d'ombre et c'est sous cette canicule que les joueurs doivent évoluer.
Certaines équipes se voient tenues de passer par les barrages mais à la fin de ce premier tour pas de surprises si ce n'est l'élimination de Henri SALVADOR associé à son ami Claude FERNANDEZ une équipe qui a bien entendu était largement suivi par le public en ce vendredi.
Lors de la première partie après les poules nous allons assister a des rencontres de très bon niveau. Le sort ne favorisant pas les Alpes Maritimes et le Gard puisqu'il leur impose des duels fratricides.Mais c'est la loi inexorable du sport et quoiqu'il arrive on sait qu'une seule équipe sera couronnée a l'issue des 3 jours.
Durant cette partie après les poules , nous noterons la défaite des champions en titre LANARI et ABAT du Haut Rhin non sans avoir bataillé jusqu'à la dernière mène.
L'équipe de BENOIT GONIN domine son sujet et inflige une fanny à ses adversaires , CAPELLE le tireur de LAFLEUR parait en super forme... certes ce n'est pas une révélation mais il apparait comme le tireur numero 1 ce ces championnats.
Le cadrage nous offre aussi une partie choc entre MUSSI et CALVEZ des Bouches du Rhone opposés aux Varois SILVY et FABRE. Peut être une finale avant la lettre.... et une partie qui tiendra ces promesses avec la courte victoire des Varois 11 à 10.

GHEBBANO - ESCALLIER : L'AN DE " GRASSE " 1986
Pour la 2ème journée le décors a changé et en ce samedi matin on se retrouve sur le cours Honore Cresp en plein centre de la cité Grassoise... de cette esplanade la vue s'étend jusqu'à la mer.
Le terrain a également changé. Ici plus de sable accueillant mais des cadres tracés sur le goudron avec une fine pellicule de petits gravillons. Qui plus est alors qu'il semble plat ( vu de l'extérieur ) il est en fait truffé de devers dans tous les sens......
C'est là que vont débuter les 8èmes de finale... Parmi ces 8 rencontres , l'affiche la plus alléchante oppose Bertrand et Maille du Gard à Capelle et Lafleur des Alpes de Haute Provence..... une équipe bien connu qui au vu des parties précédentes paraissait bien difficile à arrêter.... mais après un départ tonitruant , les Gardois parviendront à revenir et Capelle si brillant jusque là manquera quelques boules et laissera échapper la victoire 13 à 11.
Autre rencontre entre 2 équipes de métier , celle opposant Benoit Gonin et Toscano (13) à Ginier et Gigot (04). Partie équilibrée et au final victoire 13 à 10 pour les Marseillais.
Les 2 doublettes Haut Alpine de Colonna-Aude et Ghebanno-Escallier poursuivent également leur route.... en compagnie de Rinaudo (06) Silvy (83) Baccino (83) et Guillaume (Doubs) dernier représentants nordiste.
Samedi après midi sur une colline voisine s'élève une fumée anodine....Rien à cet instant ou démarrent les quarts de finale ne laisse supposer la catastrophe qui allait endeuiller le sol azuréen.Et tandis que les joueurs luttent sur le terrain , la région Grassoise est confrontée brusquement à une situation dramatique. Attisé par le mistral le feu progresse à une vitesse déconcertante. Les foyers se multiplient et le ciel se couvre d'immenses nuages de fumée. Aux portes de la ville c'est l'enfer. Pompiers et ambulances sillonnent les routes... camps de vacances et hopital sont menacés et doivent être évacués.Les premiers sinistrés sont rapatriés sur la ville.La région va connaitre des heures dramatiques.Dans un tel contexte , il est évident que le championnat s'en trouve quelque peu perturbé.
La journée s'achève dans un climat très confus.... tandis que les équipes Colonna (05) Ghebanno (05) Bertrand (30) et Benoit Gonin (13) formeront demain le dernier carré.

GHEBBANO - ESCALLIER : L'AN DE " GRASSE " 1986
Dimanche 8h30 Le soleil inonde Grasse. La lutte des hommes a paru efficace puisque les foyers semblent avoir été circonscrits et vaincus.... après une nuit de panique et d'horreur les demi finales peuvent donc commencer dans des conditions presque normales.
La première partie a se terminer sera celle opposant Benoit Gonin et Toscano des Bouches du Rhône à Ghebbano et Escallier. Ce sont les Gapençais qui l'emportent face à des adversaires qui nous avaient habitué à mieux.
De l'autre coté , la partie est extrêmement serrée et après 3h30 de jeu le score est de 11 partout.Dans la mène suivante , Colonna qui a été excellent tout au long de ce championnat tire pour 2 en bonne position. Autant dire que si il frappe il a une grosse option pour la victoire. Il s'élance et tape en ramassant la boule devant. La boule est elle bonne ? On remet la boule tirée dans sa marque et la boule du tireur dans sa frappe.Mesure de l'arbitre. Apparemment c'est pointu... Remesure.... le décision tombe... la boule n'est pas bonne pour une épaisseur de papier à cigarette ! ! !
La mène suivante c'est l'équipe du Gard qui concrétise sa victoire.... Voila a quoi ça tien les boules....

 Dimanche 14h30 Plusieurs colonnes de fumée réapparaissent dans le ciel...mais les impératifs sont là et la finale débute.
Ghebbano - Escallier (Hautes Alpes) face à Bertrand - Miaille (Gard) Nous allons assister a une très belle finale. Quatre excellents joueurs qui vont nous offrir pendant plus de 3h un spectacle de qualité. Un appoint de haut niveau et une moyenne au tir remarquable compte tenu des difficultés du terrain.
Une partie très serrée ou les points se concèdent à la lutte.... Les 2 équipes se suivent de très près , aucune ne domine et jusqu'à la fin bien malin qui aurai pu désigner les vainqueurs.
Tant et si bien que le score monte à 11 à 10 en faveur de l'équipe Ghebbano. Pourtant la mène suivante leur est défavorable.Ils n'ont plus de boules.Miaille a deja 1 points à terre et si Bertrand réalise 2 frappes il fait rentrer 2 autres points. Une gagne ça se tente toujours et Bertrand qui a réalisé un excellent tir durant ces journées part au rond bien décidé. Trois pas dans un style allongé et efficace et une première frappe est au bout.Dans sa main donc la boule de la victoire.... Un silence pesant se fait dans les tribunes. Bertrand pénètre dans le rond... un , deux , trois.... en l'air il est champion de France mais quelques fraction de secondes plus tard la boule est coiffée au fil.... Bertrand dans son élan tombe à genoux ! Le score est de 11 à 11.
La mène suivante le scénario est inversé , C'est Escallier qui a le point et ils leur reste 2 boules pour ajouter le treizième.Escallier pointe un peu long mais il accroche une boule adverse lui permettant de rester en 3ème. Ghebbano a donc à son tour la boule de gagne. Même silence pesant lorsqu'il part au rond. Il s'élance et...... frappe ! !
Après 3h30 de jeu Jean Pierre ESCALLIER et Jean Pierre GHEBBANO sont donc Champions de FRANCE 1986
Un titre qu'ils méritent mais s'il y avait eu un jury , je crois qu'en ce dimanche leeste atterré dans son coin et le pauvre Bertrand qui a manqué la gagne éclate en sanglots.Le Sport a des moments émouvants. Cela nous prouve que les joueurs y mettent le meilleur d'eux même.
La cérémonie du sacre sera écourtée. Le feu a repris de plus belle et la ville de Grasse est plongée dans la consternation. Dirigeants et Joueurs ont compris en vivant les heures dramatiques de ces journées Grassoises qu'il serai bien indécent de parader tandis que des vies humaines sont en train de ce jouer.


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